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domingo, 30 de dezembro de 2012

À Force de les Voir


À force de les voir
Il y a des mots qui vous rendraient malades
Des mots connus mais très dangereux à manier
Sauf si on les entoure de musique
On met bien du sucre autour de amandes amères
Des mots comme sable, herbe
Comme soleil, comme étendus côte à côte
Comme peau dorée, comme cheveux blonds
Comme dents brillantes et lèvres salées
Et puis d'autre mots, encore plus dangereux
" Personne à l'horizon, on peut y aller "
Et les plus dangereux de tous :
" C'est encore meilleur la cinquième fois. "
Heureusement, des tripotées de vieux zingues
Fabriquent de la phénoménologie à tire-larigot
Et vous balancent des bombes atomiques par le travers de la gueule...
Je m'excuse... le souffle de l'inspiration...
C'est pas tous les jours que la muse vous visite.


Boris Vian
Cantilènes en Gelée
1949, ed. Rougerie
desenho de Henri Michaux

domingo, 23 de dezembro de 2012

Nous Deux Encore (fragmentos)


Air du feu, tu n’as pas su jouer. Tu as jeté sur ma maison une toile noire. Qu’est-ce que cet opaque partout? C’est l’opaque qui a bouché mon ciel. Qu’est-ce que ce silence partout? C’est le silence qui a fait taire mon chant. 
***
L’espoir, il m’eût suffi d’un ruisselet. Mais tu as tout pris. Le son qui vibre m’a été retiré. 
***
Tu n’as pas su jouer. Tu as attrapé les cordes. Mais tu n’as pas su jouer. Tu as tout bousillé tout de suite. Tu as cassé le violon. Tu as jeté une flamme sur la peau de soie. Pour faire un affreux marais de sang.

Henri Michaux
Nous Deux Encore
1948
desenho de João Alves

quinta-feira, 6 de setembro de 2012

[Le soleil n'est peut-être là]


Le soleil n'est peut-être là
que pour protejer le théâtre d'ombre
du feuillage sur la page de terre
calligraphie frémissante de la vie
que n'a pas à se justifier
Des lettres en arabesques
que je trace obstinément
sans doute pourrait-on reconstituer
l'arbre touffu de la pensée
s'il y avait qualque luimère derrière
mais j'ecris à l'encre de Chine
sur du papier de nuit

Saguenail
Le Peu de Chose
2009, ed. Hélastre
desenho de Henri Michaux

quarta-feira, 11 de julho de 2012

Maldito


Dentro de seis meses o mais tardar, ou se calhar amanhã, estarei cego. É a minha triste, triste vida que continua.
Os que me puseram no mundo hão-de pagar-mas, dizia eu comigo antigamente. Até hoje ainda não pagaram. Porém, eu agora tenho de apartar-me dos meus dois olhos. A sua perda definitiva há-de livrar-me de atrozes sofrimentos, é tudo o que se pode dizer. Uma manhã terei as pálpebras cheias de pus. Depois é só o tempo de fazer inutilmente algumas experiências com nitrato de prata, e acaba-se com eles. Há nove anos, a minha mãe disse-me: «Preferia que não tivesses nascido».

Henri Michaux
trad. Margarida Vale de Gato
As Minhas Propriedes in Antologia
1999, ed. Relógio d'Água
pintura do autor

sábado, 12 de março de 2011

A Matéria Simples


Os brilhos que na noite vêm
são dos olhos dos que sonham,
viagens pelos mares de outras águas.
São os que não gostam de se elevarem
no ar sobre os antigos oceanos
e amam os pequenos riachos
e o fundo invisível dos poços.

Fiama Hasse Pais Brandão
A Matéria Simples*
in Obra Breve
2007, ed. Assírio e Alvim
desenho de Henri Michaux
*conjunto dos últimos três poemas escritos pela autora